En comparaison, en 2020, seuls 14 % des ménages déclaraient avoir des difficultés à se chauffer. Et s’ils ressentent de plus en plus le froid dans leur logement, c’est parce que les Français ont désormais toutes les difficultés du monde à payer leur chauffage. Près de huit ménages sur dix (78%) ont même été contraints de limiter l’utilisation du chauffage pour des raisons économiques en 2023, soit une augmentation de 10 points de pourcentage en un an. « Alors que tous les indicateurs de précarité énergétique sont au rouge, le gouvernement semble avoir négligé d’aider les ménages à mieux payer leurs factures cette année », prévient la Fondation Abbé Pierre.
Cette augmentation spectaculaire du nombre de ménages souffrant de précarité énergétique est principalement due à la hausse des prix de l’énergie. En fait, selon les simulations de Capital, les prix de l’électricité ont augmenté en moyenne de 38 % en un an. Si l’État envoie des contrôles énergétiques extraordinaires aux ménages précaires dès 2020, le montant moyen de cette aide sera limité à 150 euros par foyer. Pas suffisant pour la Fondation Abbé Pierre, qui réclame que le gouvernement ajuste le montant du chèque énergie à l’inflation afin de mieux protéger les ménages modestes de la hausse des prix du gaz et de l’électricité.
D’autres chiffres alarmants mettent en lumière les difficultés rencontrées par les ménages vulnérables pour payer leurs factures d’énergie. En 2022, plus de 150 000 foyers ont connu des pannes de courant dues à des factures impayées. Si le principal fournisseur d’énergie de la France, EDF, a remplacé les coupures par des réductions d’énergie depuis 2021, cela ne s’applique pas à ses concurrents.
Par ailleurs, 767.000 foyers ont été contactés par les fournisseurs d’énergie concernant
difficultés de paiement, soit une augmentation d’environ 30% par rapport à 2019.